Carnet de bord 2024 – Pierre70 – Semaine 31

Le fret commence a être à marrée basse en cette fin juillet, et vide dans le sud ouest, c’est pire. C’était donc assez tranquille pour Pierre70 cette semaine. Il nous amuse toujours avec ses aventures hebdomadaires à ne jamais louper ici : https://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=20&periode=2024-07

Les transports TRF Chauvet – SOCAFNA

Quand Marcel Chauvet fonde son entreprise de transports au début des années 1970, il est sans doute loin de se douter que son entreprise figurera parmi les plus grandes en France dans le domaine des fruits et légumes. Sébastien son fils, a tout juste 20 ans quand il le rejoint en 1994. Spécialisée Nord-Sud, ses camions ne passent pas inaperçus et sont toujours à l’heure. Fidèles à la marque Volvo, beaucoup de souviennent des FH16-520 blanc intégral. C’est aussi à cette période que se mettent en place les premiers relais, un chauffeur se repose à l’hotel tandis qu’un autre descends ramasser dans le sud ou sur Perpignan.
En 1999, le nom TRF disparait petit à petit des remorques pour être remplacé par SOCAFNA. Déjà bien implantés sur le marché de Perpignan, le groupe étend rapidement sa toile avec le rachat de transporteurs spécialisés dans le primeur. Le premier sera Provins, suivi de près par les célèbres Hepner de Graincourt les Havrincourt. La croissance est alors insolente, les camions portent toujours les couleurs TRF. En reprenant la branche frigo de Dentressangle en 2011, ils mettent le cap sur l’Alsace sur les traces de Mani de Cavaillon ! Puis ce sera le tour de la Satfer, Jumilia, et plus près de nous Sautejeau et Mesguen. L’organisation est professionnelle et sans faille, mais laisse sans doute peu de place au camion attitré pour les chauffeurs. A la course à qui mangera qui, on se demande qui va gagner… Nul doute que les cartes changeront encore de mains ! 144 photos : https://www.fierdetreroutier.fr/piwigo/index.php?/category/trf

Transports LUBAC – Montéleger 26

Au début des années 80, Robert Lubac profite de ses nombreux contacts aux abattoirs de Valence dans la Drôme ou il est employé pour créer sa société de transports, spécialisé dans le transport de viandes bien sûr. Familiale l’entreprise se développe tranquillement avec ses plus proches amis. Le parc est assez hétéroclite, on y trouve côte à côte des Volvo F12 Globetrotter, Renault R, Pegaso et DAF.

En parralèle les transports Lubac se développe sur le secteur du primeur avec les nombreux petits expéditeurs de fruits dont regorge la région. Très vite, l’entreprise propose des publicités sur les frigos, Noix de Grenoble, Ville, Sicoly, du plus bel effet. Avec le départ de l’un des chauffeurs qui monte son entreprise avec des clients en viandes, l’activité se recentre essentielement sur le primeurs qui est surtout saisonnière, et régionale. Lubac est très présent sur l’axe Vallée du Rhône – Toulouse – Bordeaux, mais aussi Marseille, Lyon.

A la fin des années 90, Provence Dauphiné s’associe avec Lubac qui prend en charge les transports du groupe, ainsi que les anciens chauffeurs devenus Transport Lubac. La desserte des plates formes du groupe est plus régulière, tous les jours des départs se font de Perpignan ou Barbentane vers Valence, Grenoble, Annecy, Sallanches, Thonon, Annemasse. Aux périodes de vacances aux sports d’hivers les camions sont archi blindés. Dans le même temps, beaucoup de transports se font au départ de Barbentane vers le marché de Milan ou Munich.

La plateforme historique de Portes Lès Valence avec ses 5 quais montre vite ses limites, les transports LUBAC s’implantent alors sur un grand terrain proche de la rocade de Valence à Montéléger. Les transports Lubac se developpent beaucoup sur le Val de Saone, avec plusieurs tours de ramasse qui sont ensuite regroupés à Valence, les délais de livraisons vers certaines centrales du sud ouest sont ultras tendus. Quelques affrétés permanents viennent épauler l’équipe. Transfun, TFD, Almeida, Bellagambi. Lubac réalise aussi beaucoup de logistique en préparant les ramasses pour Leible, Gartner vers l’Allemagne. Le groupe CEMOI fait aussi parti des clients au départ d’Arras, Chateauneuf/Loire, Macon vers le sud, avec des complets ou des lots qui sont intégrés aux tournées de groupage primeurs.

A Montéléger, sur le terrain voisin se monte une plateforme jumelle dédiée aux supermarchés ATTAC, puis un dépôt à Feillens pour se rapprocher un peu plus des producteurs du Val de Saone.

En 2012, Robert Lubac vend sa société à Primeale qui crée Lubac groupe Transaveur. En 2015, le groupe fusionne entièrement avec Inter-Légumes.

De toute cette époque, il reste heureusement quelques photos :

Quelques camions évidemment, Volvo à toujours representé le gros contingent du parc, voici les FH12, Globetrotter, GlobetrotterXL et l’unique FH16 :

Quelques VOLVO FH phase 2 et 3, il n’y aura jamais eu de phase 4 chez Lubac !

Les photos du seul et unique SCANIA Lubac, un R580 pour le regretté Jeannot…

Mercedes, Renault, DAF et divers

Mais une entreprise ne serait rien sans ses employés, chauffeurs, caristes, mécanos, beaucoup sont sur cette galerie, d’autres pas, on a pas retrouvé de photos !!

Des affrétés aussi !!

Quelques photos chez les clients, toujours le sourire !

CDB 2019 Phil26 #1

1er CDB de 2019, qui commence le 31 décembre puisque c’était un lundi !!! Alors encore une fois, bonne année, une bonne santé, beaucoup de bonheur, et une bonne lecture en cliquant ici !!! Et merci pour vos clics, gracias mucho.
http://www.fierdetreroutier.com/carnet/index.php?id_chauffeur=17&periode=2018-12

 

Transports Mortas (26) L’Ecancière

Un dossier signé Joel !!

En 1970, Aimé Mortas crée une société de négoce de volaille, « Les volailles de la Drôme Mortas ».

Il les achète aux abattoirs de la région et les revends aux petits commercants.

Il prends donc des petits porteurs frigorifiques afin de pouvoir les transporter par ses propres moyens.

Pour compléter l’activité, il passe l’attestation de capacité en Mars 1975 et se diversifie un peu en faisant du transport régional. Les principales destinations sont la Savoie, la Haute-Savoie, la Drôme et l’Isère. Les Transports Aimé Mortas voient ainsi le jour.

Quelques chauffeurs viennent grossir les rangs de ce nouveau transporteur, qui officiera exclusivement dans le domaine frigorifique. C’est toujours le cas aujourd’hui.

En 1988, André a envie de rouler encore plus, d’aller encore plus loin. Il rêve de continuer à faire du frigo, mais en primeurs, et avec le camion de sa propre entreprise qu’il voudrait créer. Son souhait se réalise cette année-là. C’est l’achat d’un 370 Turboleader, les transports TFM (Transports Frigorifiques Mortas) viennent de naître.

Les premiers voyages se font principalement en primeurs sur la Vallée du Rhône et la Suisse, avec des affréteurs locaux, avant d’avoir de nombreux clients.

Les Transports TFM ne cesseront alors de s’agrandir.

De nouveaux camions viennent compléter le parc. TFM comptera jusqu’à 11 ensembles, c’est une entreprise à taille humaine qui a toujours sû conserver une ambiance familiale.

Dans les années 90, c’est le temps où les voyages deviennent essentiellement internationaux. Les départs se font toujours principalement en primeurs depuis Perpignan ou la Vallée du Rhône, mais aussi parfois depuis Murcia (E). Les destinations sont toute la France, la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, et parfois l’Italie. Les retours sont variés, du congelé aux produits frais. Une petite part de l’activité se fait aussi en distribution de supermarchés.

Depuis le début de l’entreprise, André a toujours cumulé les fonctions : chauffeur, patron, dispatch, mécano.

Les week-ends sont entièrement consacrés à l’entretien des véhicules avec son père Aimé.

En 1997, la cour est trop petite pour accueillir tous les camions. Un terrain contigü plus grand est acheté pour pouvoir garer tout ce petit monde sans difficulté.

Au début des années 2000, la conjoncture difficile et les difficultés pour le transport longue distance obligent TFM à recentrer son activité sur le régional.

Ainsi, les destinations deviennent moins lointaines.

Aujourd’hui, la majeure partie des transports se situe dans un grand quart sud-est. Mâcon, Perpignan, Nice, Toulon ainsi que la Suisse sont devenus les nouveaux terrains d’activité de TFM. Les primeurs sont les principales marchandises transportées. Une petite part de la clientèle est faite de livraisons de supermarchés.

En 2000, André crée une nouvelle société, en plus de l’activité des transports TFM.

C’est AMAO, une société de location de tracteurs routiers.

La demande est forte en ce domaine, l’entreprise fonctionne à plein régime.

AMAO loue actuellement 11 tracteurs à différents transporteurs.

Le Grand-Prix du Castellet a toujours été un moment particulier chez TFM.

Il était inconcevable de ne pas y aller pour tous les passionnés de camions que comptaient cette entreprise. Il aurait été encore plus incongru de ne pas y aller en camion, autant pour André que pour les chauffeurs, car c’était avant tout la grande fête des camions.

Mais il y avait bien sûr des préparatifs incontournables, comme par exemple repeindre un carénage éraflé ou installer des feux supplémentaires avant le départ.

La fièvre et l’excitation s’emparaient de toute l’équipe dès la semaine précédent le départ et montaient crescendo. Pour ce week-end spécial, les voyages étaient donc autant que possible pour le sud-est, afin qu’une fois vide, les 3 ou 4 camions descendus soient présents au plus tard le samedi midi. Ceux qui avaient un voyage prévu pour un autre endroit descendaient en double avec un autre. Personne ne ratait ce rendez-vous annuel, sauf exception. Si un nouveau tracteur était rentré dans l’année, il était évidemment de la fête, un peu comme un rite initiatique pour lui. Une sorte de baptême d’entrée chez TFM en quelque sorte ! Une fois sur place, une des traditions était d’être toujours au même endroit que les années précédentes. C’était sous les pins, au bord du lac qui se trouve à gauche après l’entrée. Un peu comme une place réservée d’année en année, en quelque sorte.

Si vous êtes déjà allé au Castellet, peut-être vous souviendrez vous d’être passé devant « le camping TFM » ? Tout était prévu pour le ravitaillement et était entreposé dans une remorque groupe en marche. Barbecues et repas à l’ombre des pins faisaient bien sûr partie des habitudes incontournables. Une autre remorque était aménagée en dortoir provisoire afin que ceux qui n’avaient pas leur tracteur présent puissent dormir confortablement, ainsi que parfois des amis venus également faire la fête. Toute cette équipe retrouvait sur place d’autres copains travaillants chez d’autres transporteurs.

La fête allait bon train durant ce grand week-end.

C’était la grande fiesta du Castellet. Bernard et Christophe ont été présents chez TFM dès sa création. Ils ont vécus parfois des moments durs comme toute entreprise peut avoir à en traverser. André tient ici à souligner leur investissement total et l’abnégation particulière dont ils ont fait preuve pour l’aider, lui et la société, à maintenir le cap. De ce fait, des liens particuliers unissent André à Christophe et Bernard

Et encore des photos !!

Renault Range T

Volvo FH IV

Perpignan Saint Charles

Si aujourd’hui la situation est plus calme sur le MIN de Perpignan Saint Charles, il n’en n’a pas toujours été ainsi.

Beaucoup de courtiers ont emménagé dans des locaux plus spacieux en extérieur du MIN, mais à l’époque se croisaient français et espagnols dans un joyeux bazar, il fallait parfois plusieurs heures pour faire une seule allée ! Arrachage de cheveux, et parfois de retros garantis !!!

Voici quelques photos qui feront plaisir aux anciens !!

Merci Chris !

Si vous avez quelques photos à partager, n’hésitez pas à nous contacter !!!

Pour Roger « Le chauve » par son fils REGIS

Inutile de dire que je suis fan de camions depuis l’âge de 3 ans, ou j’avais déjà les fesses dans un Berliet cabine relax de 160ch.

En effet, mon père n’a fait que du primeur en plus de 30 ans et plus de 20 ans dans la même boite, pour un privé au marché gare de Nîmes chez Espasa Liberto qui connaissait très bien Jeannot et Guy dit « Guitou » de la Valentinoise sans oublier Simone qui faisait le marché de Milan. Il connaissait beaucoup de monde et était surnommé le « chauve » pour sa coiffure… Donc dès l’âge de 10 ans pratiquemment toutes mes vacances, mes mercredi et samedi, j’étais avec mon père, que ce soit au marché d’Agen d’Avignon, de Chateaurenard, de Milan ou encore de Perpignan où, avant sa retraite, il était 3 fois par semaine.

Il a donc commencé sur un Berliet de 160ch à fameuse cabine relax, couchette, pour moi.. et la caisse qui venait au dessus de la cabine, il faisait Nîmes Mulhouse pour livrer Euromarché. Plus tard, il a eu un Berliet TR 300 V8 en savoyarde ou il a commencé à faire Perpignan, suivi par le TR 280 et une semi frigorifique Frappa, toujours Perpignan, Agen, Marmande…

Il a goûté à un Scania R 142, un Iveco 190-42 pendant quelques mois, avant que son patron Liberto (un homme de cœur, patron mais de cœur) prenne neuf le Mercedes 19-33 avec une Frappa 3 essieux sur coussins, son dernier ensemble. Là, il a commencé à faire l’Italie, 3 tours sur Milan par semaine en chargeant à l’aller à Barbentane chez Provence Dauphiné des laitues et au retour la nuit, il vidait à Avignon chez Avon principalement. En parlant d’Italie, sur le site, à la page des transporteurs sur la Valentinoise, de face on voit un Volvo et un Scania 141. Ce 141 appartiennait à Gérard de chez Espasa, lui aussi faisait l’Italie en régulier et était un habitué du Gastro « chez Mina » à Milan.

Aussi quand je vois les photos sur le site ou je revois les Transports Bellagambi, la flèche, les primeurs de l’est, les transports Roeush, Mighirian de Lyon, Llabres et Merciari de Nice, Provence Dauphiné et j’en oublie, alors là je vibre de bonheur et de regrets…

J’ai bien connu les heures d’attentes à ST Charles pour une palette de courgettes on y passait l’après-midi, la colère des viticulteurs où tu passes la journée pour charger mais eux ils te vident en une demi-heure, quand tu ne prends pas une torche enflammée dans le pare-brise.

La boite de mon père avait un garage avec un seul mécano, mais digne de ce nom, Maurice Berthaud (de la famille aux transports Berthaud qui fait Nïmes Paris de nos jours en camion remorque), et c’est donc lui qui a refait entièrement le TR, moteur et cabine. Le moteur, je l’ai vu en pièces détachées sur un énorme plan de travail. Comme on peut le voir sur la photo de droite, la cabine, je l’avais décorée à mes frais, fanions, autocollants… (REGIS et ROGER). J’avais même rajouté mon prénom, puisque à chaque vacances ou autres j’étais avec lui. Les paysans nous amenaient leur camelote au cul du camion

 

C’était au Castellet en 1987, les camions décorés pour l’époque, avec le Ford PRO-JET à réacteur d’avion de chasse, le show Bourny qui se cabre. En parlant de Bourny, j’ai l’ancien chauffeur du Team Bourny qui habite mon village et Patrick Bourny n’existe plus sur les circuits et autres
La Valentinoise au Castellet, la semi de Simone qui faisait l’Italie, et à l’époque, la boite de mon père Espasa et La Valentinoise chargeait ensemble soit à St Charles à Perpignan soit sur le marché de Milan.

Le Mercedes et la remorque frigo après glissade. J’étais avec lui bien sûr, c’était un samedi fin de journée, nous avions chargé à St Charles à Perpignan et au retour mon père a livré la moitié de la semi au Super U à côté de Montpellier.

Au retour, on rentrait par la nationale sur Nîmes, quand sur le rond point de l’autoroute à Gallargues, après un craquement derrière (je l’entends toujours résonner), le Mercedes s’est couché de mon côté passager.

Nous étions à 20 Km/h, mais ça fait drôle, mon père m’est tombé dessus, et heureusement que ma vitre était fermée, car nous étions tous les deux dessus; mon père s’est blessé avec le levier de vitesse, mais rien de grave pour personne, nous sommes sortis par le pare-brise. Résultat des courses, une caisse de semi changée et une cabine largement refaite. Ce qui lui a permis d’accompagner mon père jusqu’à sa retraite bien méritée. Ce fût donc le dernier camion de mon père, il y a plus de quinze ans.

Un article de la presse papier qui m’a beaucoup fait rêver à l’époque et qui rappelera peut-être des souvenirs à quelques uns

Etant donné que ma mère n’a pas voulu me faire passer un CAP de conducteur routier, je me suis engagé et j’ai pu passer tous mes permis. J’ai 20 ans de service adjudant et en 1991, j’ai réalisé enfin mon rêve de prendre la route quelle qu’elle soit…

Je suis parti 5 mois et j’ai fait 30 000 KMS. Nous étions en convoi de 50 camions remorque et faisions la ligne en containers entre Yambu (port en Arabie Saoudite sur la Mer rouge) et la frontière Irakienne.

C’est un super souvenir, car j’ai vu des paysages superbes, nous sommes même montés au Quatar pour la dernière mission avant de rentrer en France. Les conditions étaient difficiles mais bonne expérience.

En rentrant, j’ai été muté dans le massif central, ou pendant 4 ans, j’ai conduit un R390 en porte char 4 essieux, je transportais des engins de chantier. Depuis grade « oblige », je suis dans un burlingue à Besançon, les souvenirs sont loin, l’autoroute je la vois de ma fenêtre, ça me fait du bien, et Putain le soir quand je surfe et que je tombe sur ce site par hasard, là mes respects à tous ceux qui contribuent à son évolution, je dis « chapeau pourvu que ça dure », parce que là, je revis de grands moments, c’est sincère.