Eugène couchet, héros de la 1ère guerre, se lance dans la négoce de vins, charbons et produits agricoles dans les monts du Forez. Vingt ans plus tard, il n’hésite pas à ravitailler le maquis avec ses 3 camions Renault.
La guerre terminée, il convainc ses 6 enfants de créer une entreprisede transports familiale ou chacun a un role clé et ils s’installent alors en 1952 à Andrezieux, aux portes de St Etienne, dans un parc de 20 ha, lequel comprend un manoir de 750m2 et lequel s’averera plus tard, fort utile pour convaincre les banquiers. Pierre à la mécanique, Fernande au secretariat, Joseph (Jo) negociateur commercial, Lucien, Paul et Marc prendront le volant.
Jo Couchet completera en somme son apprentissage de l’administration TIR chez Rivoire à St Etienne, en rédigeant des connaissants douaniers pour Michelin. Il partira par la suite aux Etats unis ou il s’inspirera des méthodes de travail des grands groupes tournées vers le stockage. Sa vision révolutionnaire du transport fera des Tpts Couchet, une entreprise pionnière et innovante dans bien des secteurs.
Dès 1952, les transports Couchet se vient attribuer par Michelin, 8 des 10 carnets de la toute nouvelles convention TIR. En 1953, des Somua de 150cv s’élancent vers Hambourg, chargés de couronnes d’acier puis de boites et de ponts pour Goteborg en Suède. En retour, ils rechargent des fûts de boyaux pour le Danemark.
Michelin est conquis par la formule TIR et Jo Couchet décroche des lignes vers le Benelux, l’Italie ou se souvient Marc, il fallait 5h pour franchir le Mont Cenis de Lans le bourg à Susa. Marc Couchet sera l’homme des premières, puisqu’il ouvrira la route vers l’Autriche, la Grèce et la Pologne sans croiser un seul autre français.
Les grands noms de l’industrie de la fin des années 50 figurent en bonne place chez Couchet : BP, Café Rival, COOP, Lampes Sylvania et les biscuits Gringoire qui ouvriront la course au grands volumes.
Les transports Couchet exploitent alors bon nombre d’Unic, qui bien que peu apprécié par les conducteurs, sont renouvelés tous les 2 ans grace à une habile negociation de contrat d’entretien.
Des carrossiers ingénieux assemblent des savoyardes plus facilement démontables et équipent les semi de pupitres orientables, permettant de transporter des toles juqu’à 3,70 de large0 En retour d’italie ou d’Ecosse, ils peuvent ramener du fret classique. C’est à cette époque que l’on voit également apparaitre les premières semis extensibles.
En1968, Couchet décroche un contrat de 30 voyages pour le compte de la Croix Rouge à destination des Monts Khorossan en Iran, ou l’on dénombre plus de 10 000 victimes à la suite d’un terrible tremblement de terre de 7,4 sur l’echelle de Richter. Sans cartes, ils partent à bord de 3 camions, un Unic T200A, un Scania LB76 et un Henschell HS26 6×4, pour un voyage de 14 000 kms, dont 10 000 sur piste de sable ou de neige. Ils mettront 7 semaines pour boucler le voyage, ce qui est somme toute un exploit. Reçus par le Chah à Téhéran, les chauffeurs bénéficieront d’une exonération des taxes sous le couvert de la Croix Rouge. Couchet finira par être leader sur ce marché et affretera ses voyages aux etrangers ou à la STOUF. Très rapidement, Couchet conclut un marché avec un armateur danois et embarque 35 semis par semaine sur un caboteur pour Iskenderun à la frontière Turco Syrienne. Une agence est ouverte sur place. il ne va cesser de developper la méthode RO-RO vers d’autres destinations tel la Grèce et l’Afrique du nord.
Dans le même temps, Couchet reste présent sur l’Europe avec le chantier du pipeline de Fos à la frontière allemande mais aussi le transport du noir de fumée de Marseille au Luxembourg.
Mais à la suite d’un différent familial, l’entreprise se recentre vers des marchés moins risqués. La branche GB est cédées à un certain Norbert Dentressangle, fils d’un ancien affreté. Le décès d’Eugène le patriarche puis celui de son épouse vont amplifier les différents au seing de la famille et petit à petit, celle ci arrivera aux mains d’un Pdg peu scrupuleux, qui, profitant du declin, permettra la fusion avec des transporteurs locaux qui emmergent comme Crozier ou Grangeonn naitra alors TRF (transports réunis foreziens) . La société connaitra encore quelques defaillances et cessera son activité en 1994, Jean Munster récupère les derniers contrats avec Giat Industrie et hérite par la même du savoir faire exceptionnel d’un personnel formé à la meilleure école.
La société Couchet frères, gère encore aujourd’hui 25 000 m3 d’entrepots logistiques, derniers vestiges d’un passé glorieux.
Alain Lancereau
Les Unic remplacent les JM20 et 240 en 1968
A la frontière Bulgare, c’est l’UNIC IZOARD qui ouvre le convoi à destination de Téhéran en novembre 1968.
Un Saviem JM240 attelé à une surbaissée Nicolas en 1968
La flotte Couchet en 1970
Afin d’avoir le droit de charger à 38T, Couchet achète 4 Henshell 6*4/4
Pause repas sur une table improvisée en Turquie
Attelé à une Titan extensible, dont Couchet se separera rapidement
Un Scania 76 devant une mosquée en Iran
Journée de galère pour tout le monde dans ce col
Dans un col Iranien, le Scania LB76 est bien en peine, pour affronter la tempète. Il a de plus la lourde mission d’aller livrer des abris aux victimes de tremblements de terres dans les Monts Khorassan.
C’est finalement un Tatra 6*6 qui le tirera de ce mauvais pas.
L’inévitable photo souvenir des chameaux sur la route de l’Iran
Adolphe Hugon et sa Caravalle Renault sur le parc ultra moderne de Couchet, entre UNIC et BUSSING
Le Pont du Bosphore est encore à l’état de projet, et c’est un ferry qui relie l’Europe à l’Asie.
La DDE Iranienne, avec cette ane chargé de terre pour entretenir la piste. Marc Couchet pose a coté de son Henshell.
Pas de garages, pas d’assitance, les chauffeurs doivent faire leurs vidanges en pleine nature, ici à Istambul.
6m de haut de charge pour ce TBO, c’est une question d’équilibre !
En Iran en novembre 76
Un Bussing accompagné d’un Henshell lourdement chargés à Creusot Loire pour Dunkerque
Un convoi Couchet en bonne compagine à destination de Marseille
Couchet porte haut les couleurs des drapeaux, peints à la main sur les ridelles.
Au dépot à Andrézieu, pose du calicot « CONVOI EXCEPTIONNEL » sur le F221 de Pierre Philippon
Couchet charge du lourd, et les concurents ne sont pas nombreux à pouvoir charger 57T de plaques d’acier.
Adolphe Hogon se donne du mal à négocier cette épingle
Le Henshell F221 de Pierre Philippon domine la Loire avec sa benne kaiser
Chez Couchet on a aussi fait de la pulvé. On voit ici, au dessus du Rove un F221 avec une Filliat chargée de Malt.
Convoi typique Couchet avec sa 4L d’accompagnement
Stationner à Givors avec 20m de long. Les experts auront aperçu un superbe Magirus des Transports Coing de Grenoble.
Un TBo Berliet attelé à une Nicolas
En Arabie sur la route du retour
Pause photo en Turquie pour Jean Carret et son F191s3, chargé à Fos/Mer d’une colonne de raffinage à destination de l’Arabie
Perdu, ce camion Henshell n’est pas en rade… Juste un contrôle de routine.
Pour optimiser les trajets, Jo Couchet achemine ses semis en RO-RO de France en Grèce
Dès 1976 Couchet récupère ses semis en RO-RO à l’aide des Mercedes 1932. Vu au port du Pyrée en Grèce.
Les 1932 prennent la place des Henshell.
Un DAF 2805 à Marseille chargé pour la Turquie
Chargement de tuyaux de pipeline en cote d’Or.
2 TBO sont necéssaires pour tracter la lourde turbine chargée au port à St Nazaire
Reception des R310 pour Couchet et sa filliale LOCA-TRANSIT en 1981
Un F1220 attelé à une Kaiser pour charge lourdes
Un R390 dans St Etienne, chargé d’une Poclain
6*4 Renault attelé à une 7 essieux Delattre-Levivier
Le F1220 de Jean Carret
57T de Charge Utile pour cette semi Kaiser, c’est bien assez pour le Volvo.
1985 Un R340 accompagé de deux Man 19-321 ainsi que d’un R 6*4 à Ermont
Fin de la période Couchet, les tracteurs livrent des centrales d’enrobés.
A 80 ans Jo Couchet pose fierement devant le dernier camion qu’il possède
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