Mon Carnet de bord... Suivez mes aventures, semaine après semaine!

Décembre 2008

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Lundi 1

Départ dans la froidure, je serai bien resté devant ma cheminé mais, il faut bien travailler un peu, ne serait ce que pour payer le bois de chauffage. Pas trop tôt non plus, juste ce qu'il faut pour ne pas avoir les embouteillages du matin. Direction Grenoble, je m'aperçois que je n'ai pas repris cette autoroute depuis que je suis parti de mon ancienne boite. Arrivée dans la matinée, dans une usine chimique que j'ai beaucoup fréquenté en citerne, encore des souvenirs. Pour l'entrée, ça se passe bien, il n'y a pas grand monde mais, une fois au poste, le temps de trouver un cariste, il se passe bien une heure et, une fois mis en place, le gars arrive avec le Fen, il l'arrête et descend pour une destination inconnue en laissant le Fen au milieu de la cour. Sur le coup, je ne m'inquiète pas en me disant qu'il va vite revenir mais, au bout d'un bon moment, je dois me rendre à l'évidence, le gars s'est planqué sans doute apeuré par l'ampleur de la tâche. Le temps de retourner au bureau pour retrouver un autre cariste, j'ai encore perdu une heure. Impressionnant, en ces temps de chômage, on se dit qu'il y en a qui ne méritent vraiment pas leur paye. Avec toutes ces conneries, je suis resté trois heures sur place et je n'ai plus qu'à essayer de rattraper une partie du temps perdu en m'enfilant un sandwich. Je file à Modane pour recharger, la pluie fait place à la neige à la hauteur de Saint Julien et j'arrive dans un dépôt tout blanc. Je rame comme un malade pour essayer de me mettre à quai, le camion patine et se met en travers. Finalement, au lieu de mettre la remorque à côté du camion, je vais la poser là où c'est dégagé, je mettrai le camion à la même place plus tard. Passage aux bureaux pour faire les papiers, on discute un peu et, je fini ma route sous la neige qui tombe suffisamment pour blanchir la route mais, pas assez pour gêner la circulation. Côté italien, c'est tout blanc mais il ne tombe rien. J'ai appris que la circulation a été fortement perturbée ce week end et, en effet, de Turin à Tortona, il y a une bonne couche sur les côtés. Il fait nuit, c'est dommage, je ne peux pas profiter de ce spectacle de photo de Noël. Pas beaucoup de camions sur la route et, au resto, c'est un vrai désert, le parking n'est même pas rempli à moitié, je mange avec deux français dans une salle presque vide.

Mardi 2

Le temps c'est bien radouci cette nuit et la neige fait place à une gadoue qui me crépit le camion rien qu'en sortant du parking. Autoroute, Brescia, Vicenza pis, je coupe par la route du nord pour aller un peu plus haut que Treviso. Il ne me manque pas grand-chose mais, je suis obligé de faire une coupure un peu avant le client. C'est d'autant plus con que ça me fait arriver juste pour midi, je ne vais donc pas pouvoir vider ce matin. Sur place, un collègue arrive pratiquement en même temps que moi, nous discutons tranquillement en attendant le retour du patron. A deux pour débâcher, ça va plus vite et nous nous suivons jusqu'à Vicenza, il s'en va sur Vérone et moi, je charge pas trop loin d'ici. J'arrive tout guilleret sur le coup des 16 h 00 et, ma joie tombe d'un coup, c'est déjà fermé. Je suis planté comme un con dans une zone industrielle alors qu'il me reste un peu d'heure à rouler. Les italiens m'ont habitué à des horaires plus larges. Je n'ai plus qu'à attendre devant le portail, heureusement qu'on peut se garer dans la rue. Comble de malchance, la souris de l'ordi me lâche pendant la rédaction du Cdb, moi qui ne suis pas un fan de la touche PAD, ce n'est vraiment pas mon jour.

Mercredi 3

Inutile de préciser que je suis devant la porte pour l'ouverture, j'ai d'ailleurs dormi devant donc, je suis devant la machine à café en même temps que l'équipe de chargement. Une équipe bien sympa et, comme l'usine ouvre à 7 h OO, je suis sorti un peu après 9 h 00. Je ne perds pas une minute, je file vers Modane, si ça veut bien le faire, je pourrai faire la vidange cet après midi. En temps normal, je passe par Piacenza, c'est in peu plus long mais, on évite Milan. Je décide d'aller au plus court, et je passe la Tangenziale aux heures creuse. Petite coupure panino et je continue. La neige qui a bloqué la région de Turin ce week end à complètement fondu mais je la retrouve en montant le Fréjus et je finis la montée dans un décor de carte postale. J'ai prévenu le chef d'atelier ce matin et, il m'a fait une petite place ce qui m'évite d'attendre. La cabine est basculée, je discute avec quelque collègues pendant que les mécanos s'activent. Les patrons viennent nous dire un petit bonjour. Nous parlons de cette morosité qui s'installe et de toutes ces boites qui ferment, pour l'instant, nous tenons le coup, espérons que ça va durer. Je prends une douche bien chaude le temps que les mécanos finissent et je continue un peu en passant faire le plein à Saint Rémi, j'en profite pour passer un coup de rouleau, je sais bien qu'avec ce temps, c'est un peu superflu mais, ça enlève déjà le sel. Je finis à Pontcharra.

Amédée a été recaler au concourt d'architecture

Jeudi 4

Je suis parti de bonne heure, comme ça, la traversée de Grenoble se passe sans heurt, il y a un peu de brouillard mais rien de bien méchant, au moins, il ne pleut pas. Arrivée à Montélimar en début de matinée, je suis agréablement surpris, je pensais rester un bon moment le temps de pointer la marchandise, il n'y a pas deux palettes égales mais, les gars sont efficaces et je ne suis pas resté une heure sur place. Mon chef est autant surpris que moi et il m'envoi charge à Aubenas. Là aussi, ça ne traine pas, à peine arrivé, on m'envoi me mettre en place et, je n'ai pas encore fini de débâcher que le cariste arrive. A midi moins le quart, je suis prêt à partir, on peut dire que la journée commence bien. Coup de fil du chef, le programme est chamboulé, moi qui viens de charger pour Pescara, je dois poser le chargement à Montmélian .Je reprends donc le même chemin qu'hier et j'arrive en milieu d'après midi. Pendant que Cyril vide le camion, moi je commence à tout enlever des coffres. Les sangles, les équerres et tout le toutim sont rangé dans un coin de l'atelier et, je mets le camion dans le garage pour vider la cabine à l'abri. Toutes mes affaires sont rangées dans un coin et, je ramène un camion vide à Corbas. Je savais que je ne garderai pas ce camion mais, je ne pensais pas que ça irai si vite. Je pose tout ça à Corbas, il reste quelques trucs dans la cabine mais, il est tard, il pleut des seaux, je ferai ça demain.

Vendredi 5

Je suis censé être en congé mais, je vais quand même faire un tour vite fait histoire de récupérer les deux ou trois trucs qui restent dans le camion. Je calcule, depuis le début de l'année, c'est le quatrième camion que je laisse. Il y a d'abord eu « Pépère », j'ai aimé ce camion, ce n'était pas le plus beau ni le plus gros mais, je l'ai eu tellement longtemps que je m'étais attaché. Sur la fin, on ne voulait plus faire de frais dessus et il prenait doucement l'apparence d'une épave. Il a été remplacé par «Soldos » que je n'ai pas gardé longtemps et que je n'ai vraiment pas regretté. Arrivé chez Jacquemmoz, l'ai fais mon apprentissage sur un vieux camion, ce qui n'est pas plus mal, en cas d'accrochage on a moins de regret. J'ai eu la chance de ne rien casser et le premier « Ti Père » a fini sa carrière avec moi. Le deuxième « Ti Père », était plus récent et, j'ai vraiment aimé conduire ce camion et puis, moi qui avais l'habitude des camions au rabais des grosses flottes, je n'avais pas l'habitude d'un tel confort. Je fais scanner mes disques pour la dernière fois et je rentre chez moi. Je n'ai plus de camion, cette semaine finis donc sur une note un peu triste. Ne pleurons pas, je suis sur que Lundi ça va aller beaucoup mieux et je vais avoir tout le week end pour trouver un surnom au prochain camion

Samedi 6
Dimanche 7

Lundi 8

Bon, inutile de courir, c'est férié en Italie et, de toute façon, je n'ai plus de camion et je n'ai pas envie de faire le voyage à pied. Un collègue passe me prendre à Cornas juste près manger. Le voyage jusqu'à Montmélian me semble prendre une éternité mais, nous arrivons quand même à bon port. Dans la cours, il y a un Magnum tout neuf garé à côté du camion de Claudius. Souvenez vous, c'est avec lui que j'avais fait le voyage à Latina cet été. Claude a commencé à transférer ses affaires dans le Renault. Je fais un peu connaissance avec le Volvo, déjà, il n'est pas bien vieux, à peine 100 000kms et la cabine n'a rien à voir avec celle du DAF. Bon, il faut s'organiser, je rempli la canine au fur et à mesure que Claude la vide. J'essaye de ranger avec méthode, il faut avouer que, ça fait un moment que la rumeur courait, ça m'a laissé le temps d'y penser. Inutile de préciser que tout ne colle pas avec ce que j'avais prévu mais, j'aurai bien le temps de m'organiser définitivement. C'est dingue ce qu'on peut mettre dans un camion mais, nous arrivons à finir en début de soirée. Puisque nous allons tous les deux en Italie, nous nous suivons. Dès les premiers ronds points de la zone, ça commence, les vitesses foirent, je cherche désespérément une quatrième qui n'existe pas sur le Volvo pendant que Claude oublie allègrement qu'il y en a une sur le Renault mais, au bout de quelques kilomètres, ça commence à venir. J'essaye le lecteur CD avec le Mothersip ce qui me semble bien indiqué puisque ce camion va s'appeler Jimmy. Il faut donc baptiser la remorque aussi. Que pensez vous de Tarja Ceux qui connaissent mes goût musicaux auront tout de suite compris pourquoi. Porte push, qui est à Modane, me téléphone, le parking est blindé, c'est raté pour la rencontre. Nous nous rabattons sur le resto de La Chambre où il reste quelques places dans la zone commerciale à côté.

Jimmy Page

Tarja Turunen

Mardi 9

Je laisse Claude dans les bras de Morphée et je parts un peu avant 5 h 00. Il fait un froid de canard, - 8. Le parking c'est bien vidé hier soir, ils sont pas mal à être partis hier soir et, je vais prendre ce truc en main. Dès que je passe Saint Julien, je sens que ce truc ne demande qu'à avancer, je sais bien que je ne suis pas chargé bien lourd, mais il y a une différence de taille avec mon vieux DAF, ils ont pourtant la même puissance mais, le couple n'est pas le même ça se sent. Un peu d'attente au tunnel mais, rien de bien méchant, le gros de la bousculade à certainement eu lieu hier soir. Côté italien, il fait aussi froid mais, une fois passé Turin, le soleil levant éclaire la chaine des alpes toutes enneigées, c'est magnifique. L'appareil photo est resté planqué dans le fond d'une valise, dommage pour vous, je vais garder ce spectacle égoïstement pour moi. En milieu de matinée, je me présent chez le client à l'entrée de Milan, toujours autant de trafic mais je suis sorti vers midi. Direction les alentours de Bergamo mais, cette fois, il y a un monde fou, le parking, qui est pourtant assez grand, est saturé et il y a des camions dans tous les sens. Je passe donc l'après midi à attendre en voyant arriver la fin de mon amplitude. On fini par venir me chercher, c'est bien ça, on passe son temps à rouiller et, ils sont deux pour me charger. Inutile de préciser que je cours autour du camion, un petit footing pour me dérouiller. Une fois les papiers terminés, il me reste à peine une demi-heure, inutile de partir, je reste sur place pour la nuit.

La première photo de Tarja et Jimmy

Mercredi 10

Le réveil sonne à 4 h 00, une fois le café avalé, je tire les rideaux et, surprise, il tombe de la neige. Il ne gèle pas et il y a une légère couche de soupe par terre mais, ça reste praticable. Jusqu'à Milan, pas trop de problèmes mais, une fois sur l'autoroute de Gênes, la couche commence à prendre de l'épaisseur et le peu de trafic se ralenti fortement, tout le monde roule à 50, je me cale sur la voie de gauche à même pas 80 kms/h et ça roule tranquillement jusqu'à Tortona. Une fois à l'échangeur, c'est fermé en direction de Gênes, ça ne me dérange pas trop, c'est ma direction qui est ouverte. Au deuxième échangeur, ça se corse, le Turchino est fermé en on nous envoi dans la direction opposée. Dans l'autre sens (le bon) il y a déjà une queue impressionnante. Je me pose à la première station, il y a encore un petit peu de place et, en manœuvrant de haute main (je me suis fait guider quand même), j'arrive à me couler dans un trou. Il n'y a plus qu'à regarder tomber la neige en attendant que ça soit dégagé. La neige tombe une bonne partie de la journée et, j'envisage de ne partir que demain mais, vers 16 h 00 ça s'arrête brusquement. On nous laisse enfin partir vers 16 h 30. Il n'y a plus qu'a aller faire demi tour et reprendre la bonne route. Le paysage est tout blanc mais c'est bien dégagé, nul doute que, pour faire le même travail en France, il aurait bien fallut deux jours. Une fois le col passé, en quelques kilomètres, toute la neige disparaît et, il n'y a plus rien arrivé à Gênes. C'est impressionnant quand même. Inutile de préciser que, comme nous partons tous en même temps, ça se bouscule pas mal en direction de Vintimille mais, ça ne se passe pas trop mal. Avec mon départ de bonne heure, je suis obligé de m'arrêter à Vintimille, dans mon malheur, j'ai de la chance, j'arrive suffisamment tôt pout trouver facilement de la place. Je dois vider demain matin à Toulouse, je sens que ça va être tendu pour respecter le rendez vous.

Vers Milan, c'est encore tenable

Ca se complique fortement

On peut enfin rouler

Jeudi 11

Je pars un peu plus tard qu'hier, ça ne sers à rien de courir, je ne vais pas livrer aujourd'hui. J'ai appris hier que c'était bloqué aussi côté français, j'imagine les pauvres niçois bloqués par au moins un centimètre de neige, le calvaire de ces pauvres gens a du être horrible, l'Amédée du coin doit être en dépression nerveuse. Tout ces camions qui on passé la journée d'hier on du faire leur coupure sur la région et, bien sur, comme ESCOTA, filiale ASF, se fiche pas mal de la sécurité, les parkings dégueulent de camions et les bandes d'arrêt d'urgence sont pleines aussi. Je retrouve la pluie à la sortie de Nice, ça va dessaler le camion. Je sors un peu avant Aix en Provence pour prendre le café, et, je tombe en pleine tempête de neige (une tempête de neige en Provence, c'est quelques flocons mais les préfets paniquent vite dans cette région). La douche est un régal et je serai bien resté des heures à laisser couler l'eau chaude sur mon corps de routier ravagé par les kilomètres et les chutes de cheval. Téléphone à la boite, le rendez vous est reporté à demain 9 h 00, je me suis levé un peu tôt pour rien et j'ai largement le temps pour aller un peu après Toulouse. J'arrive en fin d'après midi et, je me présente au cas où on voudrait bien me prendre ce soir. Je n'avais pas trop d'espoir, tant mieux pour moi, je peu revenir demain. Il y a un resto pas trop loin, sur le parking, il y a déjà un camion remorque, je me gare à côté de lui, pour une fois, je suis en place parfaitement droit et du premier coup, un petit miracle.

Vendredi 12

Donc, à 9 h 00, je me représente, elle est bien cette base, il faut se garer à contre main, quelques gars discutent près de leurs camions. Inutile de préciser que, comme d'habitude, personne ne songe à me guider mais, tout le monde regarde quand même pour voir si je vais m'en sortir. Je suis garé en deux manœuvres, c'est mon, jour de chance. Je descends du camion en essayant d'être le plus naturel possible, du genre « la routine » mais, je ne suis pas qu'un peu fier. En passant devant les gars, je n'ai même pas un regard. On vide par côté ; ça m'évite une deuxième manœuvre pour me mettre à quai (pas sur que j'aurai réussi cette fois) et je suis vite reparti. Ma chef m'envoi à Figeac, il y deux ramasses mais, elles sont dans la même zone. Villefranche du Rouergue, Figeac où j'arrive juste avant midi. Je mange tranquillement, et je charge la remorque. Il faut démonter le toit, mais ce n'est pas trop lourd. Je traverse la zone (au moins 500m) pour charger le camion au deuxième client, une grosse caisse qui fait presque la longueur de camion. Là aussi, c'est vite expédié. Bilan des courses, Je n'ai même pas deux tonnes en tout, je sens que le retour va être un vrai plaisir. Retour par Decazeville, Rodez, Mendes, Le puy. Une petite promenade champêtre. C'est la première fois que je mets les pieds à Figeac, et, je peux dire que j'en ai encore pris plein les yeux. Découverte de la vallée du Lot, vers Rodez, la neige est sur les hauteurs et, à partir de Marvejols, le paysage est tout blanc. Je vais traverser le Gévaudan éclairé par la pleine lune. C'est magnifique avec toute cette neige et j'en prends encore plein les yeux. Il fait un petit -10, le camion ronronne, la route est dégagée, je suis peinard avec le chauffage et il n'y a presque pas de circulation. J'ai l'impression d'être seul au monde, il y a des instants magiques parfois. Atterrissage un peu avant Le Puy, il faudrait songer à faire une coupure, ça tombe bien, il y a un resto ouvert même le vendredi soir. S'ils l'apprennent au journal « les Routiers », sur qu'ils vont lui enlever la pancarte. Je mange vite fait avec 4 autres gars et, je continue toujours dans ce paysage de carte postale jusqu'à Saint Etienne. Arrivé à Saint Chamond, la neige disparaît et la température frôle les 0°, je suis presque arrivé, il ne me reste plus qu'à faire le plein en rentrant au dépôt. Je fini dans la limite de mon amplitude et je sens que je vais être bien dans mon lit tout chaud avec madame. Cette nuit, je vais rêver de tous ces paysages.

La vallée du Lot

Nuit magique

C'est beau la neige

Samedi 13
Dimanche 14

Lundi 15

Ca faisait un moment que je n'étais pas parti de bonne heure, renouons donc avec les bonnes habitudes. Il n'est pas 5 h 00, que je sors de la cours. J'aurai pu partir plus tôt, mais j'ai fais mon Régis, je suis donc retourné chez moi chercher le chargeur du téléphone et, comme je l'utilise beaucoup… Heureusement que j'habite à côté du dépôt. Crachin, brume et neige dans les champs vont être mes compagnons de route. Direction Belfort, c'est dans la zone où sévit le Bata des empirols. Rendez vous est pris à la station avant Montbéliard. C'est ma deuxième semaine avec ce camion alors qu'il accomplit les derniers tours de roue avec le sien. Je suis en milieu de matinée chez le client mais, personne ne sait où on doit vider mon truc, c'est une grosse armoire pour mettre une machine mais, le responsable est injoignable. Quand on réussi à mettre la main dessus, il y a un début d'incendie dans le bâtiment où je dois vider et je perds une bonne heure. Finalement, je sors juste pour midi ; j'ai passé plus de deux heures dans l'usine. Je mange vite fait à la cantine de l'usine et je file vers Epinal pour vider le camion. Là, ça va plus vite, et le responsable saute sur son Fen pour me vider. Ca va tellement vite que je dois rester un peu sur place pour faire ma coupure. Direction Reims pour charger demain. Mon amplitude me permet d'aller un peu avant Chalon sur Marne.

OMO lave plus blanc

Bata, le roi de l'empirol

Mardi 16

En partant de bonne heure, j'évite le rush du matin et, une envie de popo me prend en arrivant. Le centre routier est juste à côté du client, ça va me donner une excuse pour boire un crème. Quand j'ai vu l'état des toilettes, de la flotte partout et même du PQ par terre, je suis parti en courant. Il ya quand même des mecs vraiment crades. Je file directement à l'usine et là, surprise, c'est vraiment nickel. Le temps de boire le café avec le cariste, de m'inscrire et de charger, il ne s'est pas écoulé une heure et je croise tous ceux qui partent au boulot. Je suis dans l'autre sens et je roule peinard pendant qu'ils sont plantés dans les embouteillages. Avec tout ça, on ne peut pas dire que je suis en retard. Pause déjeuner vers Dijon et, et poursuis mon périple. Le temps se radoucis et, bien sur, la pluie se met de la partie. Le camion prend petit à petit une couleur brunâtre. Beurk. Passage à Saint Rémi et, je fini ma journée à Modane. Le gel est revenu et, il tombe un grésil, ça va encore blanchir le paysage.

Coucou c'est moi

Mercredi 17

Il y a une belle couche de poudreuse par terre mais, une fois sur la route, c'est dégagé. J'ai reçu un message de Petite Pomme qui m'annonce que, côté italien, l'épaisseur de neige est impressionnante. Effectivement, je n'avais jamais vu une telle couche, pas ici en tout cas. Arrivé à Suse, il n'y a plus rien et, dans la plaine du Pô, des chutes de neige de la semaine dernière, il ne reste plus rien. Par contre, les champs sont saturés d'humidité et les rivières sont bien remplies.je suis à Tortona en début de matinée, un peu d'attente, je ne suis pas tout seul mais, je repars vers les 10 h 00. Rechargement vers Varese, inutile de courir, c'est toujours long pour charger là bas. Une fois arrivé, surprise, il n'y a presque personne. Le cariste, qui est ivoirien et qui parle bien français, m'explique qu'on vide les stocks et que l'usine ferme à la fin de la semaine pour ne rouvrir que mi janvier. La crise touche tout le monde et, je sens qu'on ne va pas voir beaucoup de camion sur les routes pendant les fêtes. Pour une fois, je sors de bonne heure et je vais tranquillement me poser à Santhià. Le temps est toujours aussi humide et le parking boueux du resto va finir de me crépir le camion.

C'est l'hiver. BRRRRR

Jeudi 18

Départ pour la dernière ligne droite de la semaine, vu le peu d'activité, je vais avoir le temps de passer à Modane faire faire quelques bricoles et dire bonjour. Les panneaux annoncent la fermeture du Fréjus mais, on commence à être habitués à le voir fermé pour changer une ampoule, le temps d'arriver, ça sera rouvert. Je m'arrête à Suse pour faire la provision de cigarettes en prévision des fêtes et, l'accès est interdit, j'apprends qu'un convoi exceptionnel à accroché la voute sur une bonne longueur et que les réparations risquent de durer plusieurs jours. Tout le monde se rabat donc sur le Mont Blanc et nos nous retrouvons à faire un convoi de Jacquemmoz. Il risque d'y avoir du monde donc, inutile de se jeter dans le stockage le ventre vide, de toute façon, la journée est foutue, nous prenons le temps de manger. Une demi heure d'attente à Aoste, je m'attendais à plus, à l'arrivée au tunnel, le trafic est arrêté, personne ne sait pourquoi. Nous repartons quand même pour être stocké à la sortie du tunnel, les gars nous expliquent qu'un arbre est tombé sur la route et qu'il faut attendre le temps que ce soit dégagé. Nous finissons par repartir mais, une fois dans la vallée, nous croisons la file de ceux qui vont en Italie, les camions sont stockes sur les deux files pendant plusieurs kilomètres. Notre société a tout misé sur le transport et le moindre grain de sable enraie toute la machine. Je finis quand même par arriver à Corbas, j'ai mis une journée pour faire un trajet de 5 h 00 de route. Je ne me plains pas, il y en a pour qui, le week end se passera sur la route.

Descente vers la vallée

Vendredi 19
Samedi 20
Dimanche 21

Lundi 22

Bon, je ne vais pas bien loin aujourd'hui mais, je dois arriver à 8 h 00 à Andrézieux, je ne m'inquiète pas trop, il y a pas mal de ZI mais elles sont indiquées. Toutes ? Non, car il y a en a une qui n'est pas indiquée et, bien sur, c'est celle où je vais. Je rame un peu mais, un gars du coin me met sur le bon chemin et, j'arrive dans les temps. C'est une centrale de supermarché et, bien sur, il y a pas mal d'attente. Je sors quand même à midi et je vais faire un tour à Saint Rémi. Ca tombe bien, vu l'état de délabrement de mon camion, un petit coup de rouleau sera le bienvenu. Chargement à quai, une manœuvre et je suis en place. Quand je pense à ma première mise à quai ici, on peut voir que j'ai quand même progressé dans la marche à recule. Il n'y en a pas bien lourd, je sans que Jimmy ne sera pas à la peine dans les côtes. Il y a un collègue à ramener à Chalon pour ses vacances. Pas de problème, je suis un petit garçon qui aime rendre service. Passage au lavage et, l'eau est coupée à cause du gel, le camion va rester sale GRRRRR. Direction Sens en posant le collègue à Chalon, je m'arrête un peu plus loin, inutile de courir, j'ai rendez vous en début d'après midi.

Des montagnes blanches comme c'est dessiné sur mon camion

Mardi 23

Donc, sans courir, j'arrive à Sens sur le coupe de midi, deux options, soit on me prend tout de suite, soit je mange tranquillement en attendant l'heure du rendez vous. Je n'ai pas pensé à la troisième option, le bug. Je ne suis pas prévu et il n'y a pas de place avant 16 h 00, c'est un moindre mal, je me voyais déjà ne vider que le lendemain. Heureusement pour le planning, je ne recharge que demain. IL y a déjà deux collègues qui sont vides et qui attendent les ordres pour le retour. Nous passons un petit moment à discuter autour d'un café. Je me mets en place à l'heure dite, au moins, c'est vite enlevé, et je me dirige tranquillement vers Montargis. La journée est finie, on ne peut pas dire que je me sois foulé aujourd'hui.

La vallée de la Cure

Mercredi 24

Je me mets en route dans le brouillard givrant. C'est sympa ces routes humides et salées pour remettre une couche de crasse sur un camion déjà crade. Le client est dans un petit patelin des bords de Loire, c'est vraiment mal indiqué et je zone un max pour le trouver. Finalement, je le trouve au lever du jour. Heureusement que les jours commencent à rallonger, on a gagné une bonne minute depuis dimanche. Il y a déjà un camion à quai quand j'arrive, un gars qui a un meilleurs sens de l'orientation que moi sans doute mais, le chargement prend 20 mn maxi et je suis ressorti à 9 h 10. Si tous les clients pouvaient être comme ça, ce serai le paradis avant l'heure. Une fois de plus, je suis extrêmement lourd, à peine 4 tonnes. Retour à la maison, en prenant le temps de manger tranquillement, je suis chez mois à 16 h 00. J'ai des souvenirs de rentré sur le coup des 22 h 00 quand j'étais chez ND, une habitude que je ne regrette vraiment pas. Ce week end, on va s'empiffrer de dinde et de foie gras pendant qu'une partie de la planète crève de faim.

Jeudi 25
Vendredi 26
Samedi 27
Dimanche 28

Lundi 29

Départ bien tôt dans le camion Tony pour aller à Modane. Et oui, je vais à l'école, il faut repasser l'ADR. Nous somme une dizaine à nous retrouver devant les feuilles de papier, les doigts prêts à dégainer les stylos. L'ambiance est bonne et nous travaillons studieusement. Le soir, Je me retrouve avec Loïc qui, comme moi, n'a pas de camion pour dormir. On nous a loué des chambres, nous n'allons pas être obligés de dormir dehors. Je réalise que je vais me retrouver avec une petite ADR, la citerne, ça sera bientôt fini pour de bon et la page va se tourner définitivement

Modane

Mardi 30

Rien de folichon à raconter mais, puisque l'année se termine, c'est le moment de se retourner un peu sur cette année qui fut pour moi celle du changement. Dire que je ne regrette pas mon ancien boulot, ce serai mentir mais, ce n'est pas tant une société où j'ai été heureux que je regrette mais plutôt une époque. Une époque où j'ai fait des grands voyages, où j'ai vu des paysages magnifiques. Cette époque est terminée et, plutôt que de me retrouver à faire du régional, il valait mieux partir. Je pense avoir gagné mon pari, je commence à me faire au camion remorque et, si je ne fait plus que de l'Italie, au moins, je ne me morfonds pas en régional. Le seul point négatif, c'est cette crise qui nous touche mais, je ne pense pas être le seul à être touché. J'ai retrouvé le plaisir de conduire du matériel qui n'est pas acheté au rabais et, surtout, je vais plus au boulot à reculons tenaillé pas la question de savoir quel boulot de punition on va me donner. Je parts le dimanche soir ou le lundi, je rentre le vendredi ou le samedi, c'est selon le travail, la vie du routier de base. La vie que j'aime. Surtout, je n'ai plus cette rage de voir toujours les mêmes partir le lundi pour un beau voyage et rentrer le vendredi alors que je ne faisais plus que de la merde en partant le premier et en rentrant le dernier. Et tout ça sans être obligé de ramener à boire au bureau.

Le questionnaire remplis, la formation est terminée et, Stéphane Jacquemmoz nous a offert le champagne avant de nous lâcher. Tony me rémène à Lyon, on verra l'année prochaine.

Modane mais de loin

Mercredi 31